[HRP]Le texte suivant risque d'être incompris car il va remettre en cause tout l'existentialisme, et dénonce un certain entêtement de l'obscurantisme ainsi que l'éternel combat du bien et du mal...
Par contre je suis un très mauvais Rpiste, c'est mon premier vrai RP, désolé...[/HRP]
Tous étaient là, dans cette somptueuse et grande église, ils étaient des milliards, prêtres, adorateurs, zombies, vassaux...
Hawke, en compagnie du puissant gourou, allait assister à la réincarnation de Dieu, promettant un paradis éternel à tous les hommes et aux adorateurs, celui qui va construire le chemin de la raison et sauver l'humanité...
Pourtant, il aura fallu sacrifier beaucoup de coeurs purs, faire souffrir tant d'êtres pour permettre enfin le bonheur après tant de douleurs...
La cérémonie était fin prête, le gourou s'avança vers l'autel, au dessous duquel des quantités infinis de sang y était recueilli.
Adressant la parole à tous les fidèles, le puissant prêtre exclama avec un ton mélodieux ces quelques mots :
« - Fidèles, mes frères, voilà des millénaires que j'attend ce moment, Dieu va enfin nous construire notre paradis éternel, bientôt nous échapperons au cruel monde et vivrons heureux dans l'immortalité absolue, sans aucune souffrance...
- ... Arrêtez, interrompe Hawke, vous êtes fou, vous ne savez plus ce que vous faîtes, c'est une erreur que...
- ... Et c'est ainsi, le gourou pointa son doigt vers Hawke, que cet humain sera le dernier à être sacrifié pour accomplir notre but final, et ce sera notre puissant seigneur qui se chargera de cette tâche.
Hawke, avancez vers l'autel... »
L'homme avança, marchant en silence, guidé par la peur...
Hawke était un brillant scientifique, et un homme engagé bon et juste, il ne comprend pas en quoi il était impliqué dans cette marche ténébreuse, il pouvait être comme tant d'autres, une vie confortable, des projets et un avenir prometteurs, un individu « normal » jusqu'à ce cauchemar...
Soudain, arrivé devant l'autel macabre, Hawke s'agenouilla quelque chose semblait bouger de son ventre, cette douleur qui est venu remplacer sa peur le saisissant violemment, il eut une envie de vomir intense... Ah ! Pas ça... Pitié...
Sa bouche expulsa un foetus ensanglanté, qui tomba droit dans une coupole d'or, reculant de dégoût, Hawke, confus, laissa place au gourou levant haut les bras et criant d'un air victorieux :
« - L'ultime résurrection a commencé ! Le foetus de Dieu est à présent sur le point de réincarner notre sauveur, l'éternité va bientôt démarrer ! »
Derrière sa tunique noir, ses mains crochus et son visage sans face, des nuages de poussières commençaient à se lever, suivi d'une avalanche de sang venant de tout l'autel, le rouge coloriait peu à peu la cérémonie...
Des lumières d'or apparurent sur l'autel, celles-ci devenaient de plus en plus blanches, pour finir à une violente explosion...
L'heure de la résurrection a sonné...
Par le résonnement d'un puissant glas...
Le gourou se retourna, et cria, avec une force encore plus puissante que l'explosion :
« - Dieu est parmi nous, sauveur, parle-nous ! Je suis Jingo Loba, moi et mes fidèles t'avons ramené sur Terre, pour bâtir enfin l'éternel paradis que nous attendions tous depuis des millénaires ! »
A la place de l'autel, un être de forme humanoïde apparu, lévitant en hauteur, dominant l'église. Il était entièrement recouvert par sa tenue, d'un rouge pourpre, personne ne voyait son visage, seules ses mains de pianistes bleues, grandes, avec de longs ongles pouvaient être perçues...
Avec un étonnement, Jingo Loba regarda le soi-disant sauveur, ne ressemblant absolument pas à ce qu'il doit être...
« - Dieu ? Qui êtes vous ? Où est notre seigneur ?
- Dieu ?
- Mais, où est notre éternel paradis ? Qui êtes vous ?
- Je n'ai pas de nom, il jeta un coup d'oeil furtif autour de lui, puis, en se retournant vers le prêtre, et je ne vois pas de paradis quelconque ici.
- Pardon ?
- En revanche, je vois là un amas de fanatiques guidé par un prêtre fou, qui s'est autoproclamé envoyé de « Dieu » comme vous le dîtes si bien.
- Mais je vous ai ressuscité ! Nous avons tant travaillé et tant attendu pour notre paradis !
- Valtiel, crois-tu que c'est avec cette marée de sang que tu seras capable de construire un rêve ? Tu ne changeras jamais, ton entêtement n'a aucune limite, je t'ai laissé accomplir ton oeuvre pour que tu te rendes compte de l'énormité de plusieurs milliers d'années que tu viens de bâtir, tu ne m'as nullement ressuscité, mais simplement ouvert le passage pour que je puisse te localiser...
Et te détruire...
- Comment savez-vous mon nom ? Pourquoi ce déguisement sinistre que vous portez ainsi, Ô sauveur, qu'ai je donc fais ?
- Pourquoi pries-tu là-bas ? C'est ici que tu dois supplier.
Cette forme sinistre est ma véritable forme, car tu t'es enfin montré sous ton vrai physique cette fois-ci.
- Très bien, cette plaisanterie a assez duré, montre-moi le chemin de l'éternité, montre-moi la raison, je l'exige !
- Je n'ai pas fini ma phrase.
- Qu'importe ! Je...
- ... En voulant assurer le cycle de la vie et sacrifier des millions de victimes, tu t'es toi-même exclu de ce cycle et tu as cru alors à ce jour, ce jour où tu as découvert tes pouvoirs et où tu as tué un homme pour la première fois, c'est aussi ce jour où tu as voulu tout changer...
- ...
- Mais tu n'as fait qu'aggraver les choses, j'ai su que lorsque tu étais celui qui possédait des pouvoirs fantastiques, j'ai aussi perçu en toi le berceau des ténèbres, et c'est à cause de toi que la peine et le mal sont nés, mais aujourd'hui, il est temps d'en finir, crois-tu pouvoir rivaliser face à ton créateur ?
- Mais ce berceau était nécessaire, le bonheur naît de la peine et des souffrances...
- ...Faux. Un homme qui connaît un autre homme vit avec, c'est automatique, on ne vit que avec ce que l'on connaît, alors un homme qui a connu la souffrance vivra avec la souffrance, mais le bonheur et la peine sont deux choses abstraites, elles ne peuvent être compatibles.
- Mais...
- Maintenant regarde Valtiel, voilà ton oeuvre ! »
Des lianes d'acier, pointues sortaient des mains de l'être, elles se démultiplièrent et s'allongèrent, se précipitant d'un coup vers les milliards de « fidèles » réunis, le spectacle qui en suivit fut d'une horreur extrême, les lianes transpercèrent les corps, arrachèrent les têtes, implosèrent les bustes, tous y passèrent, aucun n'échappait à ce tragique spectacle, la mort courait plus vite qu'eux.
Les lianes se rétractaient et rentrèrent dans les mains du puissant « sauveur » ...
La somptueuse église n'était plus qu'un dépotoir de corps et un recueil de rouge, qui hantait céans toute une oeuvre d'art...
Seuls Valtiel et Hawke étaient encore vivants...
Valtiel effondré, se souvenant encore des frais cris de douleur cria de désespoir :
« - Est donc cela, l'éternel paradis, où sont la vie et le bonheur ?!
- C'est étrange, je viens de faire la même chose que toi, et cela n'a pas fonctionné... Comprends-tu à présent l'ampleur de ton acte Valtiel ?
- Je... NON ! CE... CE N'EST PAS POSS... »
Valtiel pleura sur son sort, des larmes de sang coulèrent de ses yeux, c'était les pleurs de milliards d'années qui ressurgissaient, ce désespoir et ce remord rongeait peu à peu Valtiel, finissant par le tuer net.
Accompagné de Hawke, l'être lui adressa ces dernières paroles avant de s'en aller ailleurs :
« - Hawke, tu es l'homme qui va changer les choses, part construire un nouveau monde, tu es l'élu, celui qui mènera à bien le bonheur des êtres vivants.
- Mais, pourquoi tant de bonté après un spectacle aussi... Macabre ?
- Si je l'ai fait, c'est parce que c'était le seul moyen d'anéantir Valtiel, de façon juste, il a été cruel, je l'ai été.
Désormais, c'est à mon tour de tourner la manivelle, et de partir en sachant qu'il est préférable finalement que personne ne sache la vérité.
- Qui est ?
- La douleur, Hawke, c'est la seule chose que j'ai appris aujourd'hui...
Adieu, Hawke. »
Seul, Hawke songeait, et allait sûrement se souvenir de toute sa vie de cet homme, en gardant de lui l'unique vérité.
Maintenant, il est temps de rebâtir un nouveau monde, la résurrection ne fait que commencer...